WSOP, baby !
Réveil mis à 9h, départ 9h45 direction le Cosmopolitan pour prendre le « petit » déjeuner. Car de petit, il n’a que le nom… Le temps de trouver la bonne salle (oui le Cosmo aussi est immense, et il a fallu demander à 3 personnes, dont le dernier nous a accompagné jusqu’à la salle) et faire 20mn de queue pour nous acquitter des 25$ et on s’installe. De là, le festin peut commencer. Il y a vraiment tout : viennoiseries, pains, œufs en tous genres, sushis, toutes sortes de préparation de viande, poisson, spécialités asiatiques, italiennes, glaces, gâteaux et j’en passe. C’est clairement EV+ pour moi, qui, je dois l’avouer, ai un bon appetit
.
11h10, c’est l’heure de repartir pour être à l’heure au RdV de 11h30 avec le staff. Taxi again (and again and again). Dans le taxi, je me demande si on a bien fait de se faire un buffet pantagruélique juste avant le début du tournoi : je me sens un peu lourd
On arrive à l’heure pour le brieffing avec le staff PMU dans la poker kitchen. Zak nous explique qu’il faut qu’on prenne du plaisir, qu’on a le temps, tout ça tout ça et qu’il faut respecter les règles car les pénalités peuvent tomber facilement ici (un qualifié de l’event 54 s’est pris un tour de pénalité pour avoir parlé français à la table). Il laisse ensuite la parole à Greg (qui connait bien kazazel) et Pierre, les 2 gars qui s’occupent du coverage de tous les qualifiés et pros de la room. Ils nous disent qu’ils tourneront pour prendre quelques photos et si possible faire un point sur les stacks et les mains. Ils nous précisent aussi de venir les voir dans le coin presse si on bust longtemps avant la pause (une pause de 20mn aura lieu tous les 2 niveaux c'est-à-dire 2h).
Bon c’est le moment de rejoindre ma table, ça va démarrer. Je colle les patches de la room : un sur le bras et un juste au dessus de « MH POKER TEAM » de mon t-shirt Marseille Holdem
. C’était le minimum quand même…
La pièce jointe MHauxWSOP.jpg est absente ou indisponible
Bizarrement, je suis assez détendu malgré le délire WSOP. Surement parce que je suis en mode freeroll… Table 48, siège 2, donc. Il n’y a que 4 joueurs assis à la table quand je m’installe. Sur instruction d’un floor, la croupière laisse des stacks fantôme qui tourneront sur 2 places vides et réserve 3 stacks pour les late regs.
C’est carrément Jack Effel qui lance le tournoi par le rituel « Shuffle up and deal ». Nous jouons donc en short handed pour l’instant, et je suis de BB dès la 1ère main sur les blinds 25/50 qvec 7500 jetons de départ. Tout le monde fold jusqu’à la SB (un joueur allemand qualifié via party poker) qui complète. Je découvre
et check.
Flop
, SB check je bet pot (100), et il me raise à 325 assez rapidement. Je me vois bien avec mon roi, en mode livetard « j’ai TP kicker de merde » mais je ne lâche pas. Si j’avais réfléchi 2s, je me serais dit que ce mec ne me bluffera jamais sur la 1ère main en bataille de blind… Donc je paye ainsi que les 2 barrels turn et river (2 briques). Bien sur il à
donc 2 paires depuis le flop.
Je spew ainsi 1300 jetons sur la 1ère main, ça me met en semi tilt, et je deviens très nerveux. La main d’après je touche
et paye une relance en SB. Je ne touche rien au flop et abandonne. Sur les 10 premières mains j’ai dû toucher 5 ou 6 mains décentes pour du short handed (genre pp3, A8s, KQo, …) et je ne connecte aucun flop ou me fait 3bet 1 fois sur 2. Je touche même QQ en MP, que je relance, suis payé une fois. Flop
, je cbet 250, vilain raise 600. Je tank un peu et finis par payer, turn
, je check et vilain balance 1000 et je lâche, un peu dépité. Salette qui est derrière moi à 1m car ma table est au bord du couloir central de la salle, veut me parler. Je me lève, et il me dit que je suis plein de tells et que toute la table me joue. Mon stack a d’ailleurs fondu, et il me reste 4000.
Je prends conscience de ce que me dit Salette, mets mes écouteurs et décide d’attendre maintenant une bonne main. Nous sommes aux blinds 75/150, c'est-à-dire que je n’ai pas du jouer une main pendant tout le 2ème niveau. Je relance de temps en temps sur ce 3ème niveau et vu que je ne joue plus et suis maintenant calme, je ne suis pas payé, sauf une fois ou j’abandonne au flop avec pp7 et 3 overcards.
Salette, qui s’est inscrit à un side event à 235$ (1500 joueurs et 40k$ à la gagne quand même), va s’installer dans la Pavillion room.
Au niveau suivant, je suis encore card dead, ne joue pas et tombe à 3100. J’ai eu le temps d’observer la table, vu que je ne joue quasiment pas une main, et je peux me rendre compte du niveau très élevé de la table. Quasiment pas d’erreur, de moves de fish, etc… Le profil des joueurs est vraiment hétérogène : le jeune allemand à ma droite, une femme très masculine à ma gauche, un fan de heavy metal chrétien membre de la fellowship of christian poker players, qui a plein de card guard à connotation religieuse, un jeune américain latino au look de rappeur basketteur, un italien la quarantaine, un jeune asiatique américain, … Certains parlent beaucoup, d’autres pas du tout. Certains sont ouverts et sympathiques et d’autres plutôt le contraire…
A la fin du niveau 100/200 (le 4ème), à quelques minutes de la 2ème pause, je touche enfin une premium
. Le latino relance à 475, un joueur peu bavard mais qui a monté un très gros stack (il vient de bust l’italien et l’asiatique en 1 orbite) 3bet à 1300. J’envoie mes 3100 en SB. La BB et le relanceur initial fold. Le gros stack réfléchit 10s et paye un peu à la dégouté mais il est obligé d’ajouter les 1900 dans un pot de 5075. Il show
, et mes dames tiennent.
La main suivante, je suis au bouton donc et le gros stack qui vient de me faire doubler (j’ai 6500) ouvre à 450, son voisin de gauche call, l’allemand fold. Je découvre
et me demande si je dois jouer ses putains de valets comme une petite pocket et just call pour setminer, ou si, compte tenu de ma position, je dois 3bet, car beaucoup de flop vont être scary pour ma main. Je finis par 3bet à 1650. Tout le monde fold jusqu’au gros stack, qui me demande un compte, et balance 5 jetons de 1000. L’autre fold, et je tank un peu et me dis que je ne peux pas 3bet fold avec mon stack et cette main. Je suis prêt à jouer un coin flip car j’en ai marre d’être en mode survie depuis 4h.
Je finis par shove, il call obv et montre
. Pas de miracle. Il y aura même un A au flop.
Voila, c’est fini. Un fort sentiment d’amertume m’envahit car j’ai vraiment l’impression d’être passé à coté de ce tournoi. Putain, un WSOP à 2500$, je vais pas en faire tous les ans ! Je suis vraiment dégoûté et erre dans les couloirs en attendant la pause. Je croise un autre qualifié PMU qui a bust avant moi. Maigre consolation, je ne serais pas le premier éliminé de la room. Comme on avait un side bet sur le first buster, il me paye une bière. Pendant ce temps c’est la pause et j’annonce mon bust à Pierre le coverer. L’aventure WSOP est terminée, mais j’ai encore du mal à digérer, car j’ai le sentiment de ne vraiment pas avoir profité de l’évènement.
Je traine encore, vais annoncer à Salette que j’ai sauté. Il est encore en course dans le 235$. Je sors fumer une clope, je reviens au frais, discute un peu avec Pierre le coverer. Et là on voit passer Marvin Rettenmaier, qui porte difficilement un petit paquet de liasses de billets de 100$. Il vient de bust du HR à 25000$ de buy in et a fini ITM. Il doit avoir 60 ou 70k$ dans les bras. Pierre le connait bien car ils ont fait pas mal de tournois en coloc, l’un travaillant à l’époque pour Titan et l’autre étant sponsorisé par cette même room. Le gars est vraiment très sympa (et un excellent joueur pour ceux qui ne le connaissent pas), et on commence à taper la discute tous les 3. Il va finalement mettre son petit pactole dans son coffre dans une des salles gardées du Rio, et Salette me rejoint un peu plus tard car il vient de bust.
Je suis chaud pour faire un side turbo boucherie à 135$. Salette me dit que c‘est pas bon de rejouer si vite après la déconvenue du 2500 et que je vais faire n’importe quoi. On croise alors le cameraman qui suit les qualifiés pour réaliser des petites vidéos déposées sur le blog poker de la room. Il discute avec un français qui vient justement de s’inscrire au 135$. Le cameraman hésite entre faire le tournoi et aller jouer en cash game au Flamingo. Le Flamingo est un casino du strip, plus ancien, un peu défraichi. Il nous raconte que la poker room est rempli de joueurs récréatifs plutôt mauvais. Un bon spot.
Le français avec qui il discute, s’avèrera être Nicolas le Floch qui s’est qualifié pour le main event via un satellite à 1000$ et qui l’a deep run pour finir 28ème et prendre 230k$. VGG
Salette insiste pour aller voir les fontaines du Bellagio, car il me dit qu’il ne faut pas manquer ça, surtout de nuit (il doit être 22h). Finalement le cameraman, Mika, prend l’option Flamingo (en face du Bellagio). On prend un taxi tous les 3 et on lâche Mika à l’arrivée.
On rentre dans le Bellagio, et on fait un tour par la poker room. Elle est très belle et les tables sont pleines. Ca sent le shark à plein nez et certains joueurs ont des stacks énormes. Salette achète des jetons de 1$, on passe devant la Bobby’s Room (là où les limites sont les plus hautes), dans laquelle une table est ouverte en short handed.
Salette a faim, il s’envoit une pizza. Puis on sort pour assister au show des fontaines, qui est effectivement très réussi. Je ne regrette pas d’y avoir assisté.
La pièce jointe FontainesBellagio.jpg est absente ou indisponible
Bon, j’ai quand même très envie de retoucher un peu des cartes. On décide donc d’aller au Flamingo pour vérifier si ce que nous a dit le cameraman est vrai.
Il n’y est pas (plus ?) quand nous arrivons. Nous sommes installés tous les deux à la même table (une 1$/2$), cote à cote. La table est composée de 3 touristes américains, déjà bien entamés et qui s’envoient bière sur bière, de 2 soixantenaires américains loins d’être dans le besoin, d’un gars baraqué genre camionneur tatoué et d’une cinquantenaire américaine, apparemment reg de la room, à la tête d’un gros stack et très nit. Ca joue globalement mal. Salette est très actif avec du jeu la plupart du temps, et monte rapidement des jetons. Je suis card dead et joue très peu, surtout que Salette prend tous les spots d’open ou de resteal juste avant moi.
On s’était fixé une heure limite (genre on joue 1h30 jusqu’à 1h du mat). Salette se lève et part avec un bénéfice de 250$ environ. De mon coté je suis à peine au dessus de ma cave de départ (200$), et ça me gave un peu. Je refais une dernière orbite lors de la quelle je split avec un des touristes alcoolisé avec AQ contre son AJ. Grrrr. Puis je ramasse le tapis d’un papy aisé avec TPTK vs flush draw dans un pot 3bet (il avait T7s quand même) où tout est parti au turn. Il avait d’ailleurs fait la même contre Salette avec le même résultat. Je me lève avec +150$. J’ai bien fait de faire encore un tour, moi
.
Direction notre chambre au Palazzo, à pied par le Strip et quelques casinos sur le passage pour reprendre le frais par intermittences. On a prévu d’aller faire le daily à 135$ des Grand Poker Series du Golden Nugget demain à midi.