Last full day in Vegas
Direct sur la route des Vegas Premium North Outlet, on a un programme chargé : je dois ramener des jeans, des baskets, des tshirts, et autres vêtements en tous genres pour toute la famille. Salette a aussi son itinéraire. Après un rapide (trop pour moi
) petit déjeuner sur place, il est 11h. On se sépare et on se donne rendez vous à 12h45 pour manger, finaliser les derniers achats et partir au Binion’s pour un 200$ à la structure à priori honnête, afin d’y faire notre dernier tournoi avant le départ. On doit d’ailleurs y retrouver Vincent.
Le problème c’est qu’à 12h30, je n’avais pas encore fait la moitié de ma liste. Le problème, c’est que tu ne trouves jamais exactement ce qu’il y a sur la liste, et moi, dans ce cas là, je perds un temps fou à savoir quel modèle je dois prendre, si la taille sera bonne, ... J’appelle ma femme 15 fois pour lui demander. En plus, les outlets du Nord, même s’ils sont bien mieux que ceux du Sud par le nombre et la qualité des marques, présente le désavantage d’être en extérieur, alors que les autres sont dans un centre commercial climatisé. Du coup, tu passes de 50° à l’extérieur à 18° à l’intérieur, le meilleur moyen de se finir en pneumonie.
Je croise Salette, qui lui a bien avancé. Je lui dis que je galère et qu’il vaut mieux qu’on se retrouve directement à la sortie à 14h pour prendre le taxi. 1h après, la chaleur, la sueur et les sacs qui commencent à s’accumuler au bout des bras (je conseille d’ailleurs la valise à roulette pour ceux qui comptent y aller, c’est indispensable en fait) alors que je n’ai pas encore tout bouclé, finissent de me décourager d’aller au Binion’s dans cet état. J’appelle Salette qui m’attend depuis 15 mn à la sortie et lui dis d’y aller sans moi car je n’ai toujours pas fini. Je me fais quand même traiter de vraie gonzesse
, alors que justement c’est parce que je n’ai pas vraiment l’habitude de faire les magasins, que j’en chie comme ça.
Je termine finalement vers 16h, je prends un taxi. Je tombe sur gars très sympa d’origine éthiopienne avec qui je parle histoire de France. Improbable mais excellent moment d’échange.
Pas mécontent d’arriver enfin dans la chambre, poser les sacs et prendre une bonne douche. Je commence à faire mes valises pour le départ prévu le lendemain à 15h.
Salette rentre du Binion’s, ou il n’a rien fait de notable. On a prévu quoiqu’il arrive de s’envoyer un In’n’Out avant le départ. C’est une chaine de fast food de l’Ouest américain, connue pour proposer les meilleurs burgers. La carte « officielle » est hyper minimaliste : hamburger, cheesburger ou double double (2 steaks et 2 tranches de fromage). Officielle car, en fait, il y a un menu secret qui n’est affiché nulle part, mais qui se partage entre aficionados. Bon en fait c’est plus trop secret (une recherche google vous permettra de vite connaitre toutes les spécialités non affichées). Par exemple, on peut demander un 3x3 (3 steaks, 3 tranches de fromage) ou un 4x4. Si j’avais su ça avant…
En fait on se renseigne à un des bars ou on boit un coup avec les gars de pmu. On nous conseille de demander au valet avant de prendre le taxi. Et oui, car il n’y a que deux In’n’Out dans le coin et on ne peut pas y aller à pied. Le valet nous conseille celui de Safari road, un poil plus loin mais normalement beaucoup moins fréquenté que l’autre. Ce détail a son importance quand on sait que tout y est préparé à la commande et que tous les ingrédients sont frais. Les frites, par exemple, sont découpées et préparées entièrement sur place sous nos yeux. Les tomates et la salade itou.
Le valet nous conseille en fait de garder le taxi avec lequel on y va car on trouvera difficilement un taxi là bas pour rentrer, d’autant plus qu’on c’est la fête de l’Independance day et que c’est la folie en ville. Pour finir avant de monter, il nous conseille de commander un burger « animal style »… Un connaisseur apparemment
On tombe sur un taxi russe très sympa avec qui on parle foot tout le trajet (ligue 1, liga, premier league et même bundesliga, le gars était calé). On arrive sur place, c’est un coin un peu perdu effectivement, loin du Strip et de son clinquant. Il y a très peu de monde, je descends commander pendant que Salette et le taxi attendent sur le parking. Je prends 2 menus double double animal style. Cette sauce s’avèrera après vérification être à base de fromage fondu, oignons grillées et moutarde. Hyper efficace. Effectivement tout est préparé à la commande et sous nos yeux (pas comme au McDo ou au Quick ou ça se passe derrière et ou tu ne vois rien). Je paye 15$ les deux menus (le burger + 1 boisson medium chez eux correspondant à une XXL chez nous et une généreuse barquette de frites).
On repart avec le taxi, et on payera finalement 35$ la course : le menu de fast food le plus cher de ma vie
. Mais ça en valait la peine !
La pièce jointe Innout.jpg est absente ou indisponible
On remonte s’envoyer ça dans la chambre. C’est vraiment excellent, même à peine tiède. Le tout avec la vue vertigineuse du 35ème étage de nuit. Le bonheur
La pièce jointe Innoutmiam.jpg est absente ou indisponible
Bon, il est près de 23h. Les sacs sont prêts pour le lendemain, on a bien bouffé. On a donc la nuit devant nous pour finir ce séjour poker. Direction le Flamingo pour une dernière session de cash game. On arrive sur place et on se rend compte que l’Independance day attire vraiment du monde à Vegas. Les tables sont pleines, et on est 12 ou 15èmes sur la liste d’attente. Ca nous laisse le temps d’observer un peu les profils : du touriste alcoolisé, du récréatif, du jeune shark venus les déstacker, des femmes sapées comme jamais (mais peu et très court
). De quoi passer une soirée merveilleuse. Finalement nous attendrons 30mn pour être assis. Salette et moi ne sommes pas à la même table et c’est tant mieux.
Je m’installe à ma table et d’entrée je ne sens pas bien les choses. Personne ne parle, ambiance de mort à la table. En plus, j’ai une place pourrie dans le passage et chaque personne qui passe derrière moi tape invariablement dans ma chaise, je suis déjà en tilt à cause de ça. Je perds mes 200$ en 40mn, avec des rencontres du genre MHV3 contre quinte, 2 paires contre MHV3, … plus ou moins bien joué de ma part. Je suis dégouté, d’autant que Salette est super bien à sa table, pas tant pour ses gains à ce moment là que pour les personnages qu’il a à sa table.
Je traine un peu, reçoit deux coups de fil de potes que je n’ai pas eu depuis longtemps et qui ne savaient pas que j’étais à Vegas. Je reviens 1h après et Salette est toujours aux anges et la salle est plus calme car elle s’est considérablement vidée. Je décide donc de recaver à 150$ et retourne m’asseoir à une autre table (fuck la place dans le passage
).
Cette table là est beaucoup mieux, ça discute, ça déconne. Ca me semble bon enfant. Mais je ne touche toujours pas de jeu sauf
que je joue comme ça : je suis de BB, UTG et CO limp (classique
), le bouton porte les enchères à 9$ (sur 1/2$ pour mémoire). Je call pour setminer d’autant que je sais déjà que les limpers vont call aussi, ce qui est le cas (classique again). Il y a donc 38$ dans le pot (la SB a fold).
Flop
. C’est bon ça ! Je suis premier de parole et décide de ne pas donkbet et laisser l’agresseur initial faire son travail en position. Malheureusement, tout le monde check behind. WTF ?!
Turn
Là je décide de lead car il est temps de faire payer les tirages ou les paires qui me verraient sur pas grand choses. J’envoie 24$, UTG et CO fold et le relanceur preflop paye. Je le mets sur une paire en dessous du valet, un tirage cœur ou quinte, voire 2 overcards qu’il ne veut pas lâcher.
River une brique (disons un
), j’envoie 40$ dans ce pot de 86$ histoire de value car je suis persuadé d’être devant. Et là vilain me minraise à 80$. Je just call, me disant qu’il peut avoir un MHV3 de 9 ou de 7, on sait jamais.
Et bien non, il a
pour la quinte papa. La ventrale qui rentre au turn… Wow, je me suis bien fait owned là et je tombe à 46$. Il est à peine 1h30 et je sens que je vais devoir rentrer prématurément…
J’attends donc une bonne main pour tenter de doubler et m’éviter ça justement.
A la table j’ai 2 jeunes shark à la tête d’un gros stack très LAG, 3 touristes américains au niveau de jeu plus ou moins bon, une serrure qui joue une main toute les heures et le grand frère de Joe Pesci. Un américain en bermuda et mocassin (truc que je n’avais pas vu depuis la fin des eighties
), la soixantaine, jouant beaucoup de coup à base de limp/call ou de raise 6BB, à la tête d’un gros stack. Il est assez actif, en position ou non.
Je suis de BB, Pesci brother relance 12$ UTG+1, il est call 2 fois, j’ouvre AJo et décide de tout mettre à ce moment là (oui je sais c’est pas optimal, mais faut se mettre à ma place avec ce que j’ai pris depuis le début de la soirée, je commence à tilter sec). 46$ et boite. Pesci insta raise (ça pue) et les autres fold. En cash on n’est pas obligé de retourner son jeu quand on est à tapis payé, et comme il ne le retourne pas je ne le fais pas non plus. Un J au flop me fait espérer. Showdown, je montre mon AJ et Pesci retourne AKs bien dégouté. Il lâchera même dans sa barbe à demi mot ce que j’imagine être une amabilité sur les français. Je lui réponds que AK c’est pourri de toute façon, pour finir de l’énerver (j’aime ça quand les mecs sont cons
). En même temps il n’a perdu que 46$ sur son stack de 400+…
A partir de là, je me remets à jouer plus solide et cible les 2 jeunes qui jouent trop agressif, la soirée avançant et l’alcool aidant (l’un d’eux notamment commande whisky coca sur whisky coca). Entretemps je fais un carré de 7 (rien que ça) vs un touriste américain au jeu plutôt décent mais qui avait voulu trap avec KK en just call ma relance préflop. J’ai pp7, je raise 11$ UTG, je suis call 3 fois (standard). Flop 7xx sec. Je cbet et il me raise à hauteur quasi de mon tapis. Je push, il a 15$ à ajouter, je lui dis qu’il peut encore fold. Il me répond qu’il n’y a aucun cas ou il peut fold cette main, ajoute les 15$ et retourne donc les K. Il grimace lorsque je retourne mes 7, et, gâchis de chatte comme dirait ponpon, un beau 7 sort à la rivière. Tout le monde d’exclame et ça finit de me remettre sur les rails.
Finalement à 6h30, je suis remonté à 500$ et décide d’arrêter (pour un petit + 150$ finalement, mais bon, après un tel début catastrophique, je suis hyper content). Salette qui venait me voir toutes les 5 minutes pour me raconter des coups incroyables qui se passaient à sa table, et hyper chaud pour rester, donc je l’attends un peu en discutant avec un italien de Livourne très cool, qui joue à la table de Salette et qui fait une pause clope. Je lui dis que je suis de Marseille, et il me dit qu’il est déjà venu au Vélodrome car les winners de Marseille et les ultras de Livourne (dont il fait partie) ont un « partenariat » et s’invitent régulièrement. On délire sur les chants du stade qu’il connait et tout ça.
C’est quand même un hallu toutes ces rencontres incroyables que j’aurais faites en 5 jours à Vegas !
Salette se lève finalement, à contre cœur, car il y a une super ambiance à sa table. 2 ou 3 joueurs me disent de m’asseoir jouer avec eux plutôt que de partir, mais je crois que c’est le bon moment malgré tout.
On part, super contents de notre session, et de l’excellent délire de la soirée. Salette finit à près de +250$.
Pour être sûr de ne pas rater l’avion, on décide de ne pas dormir. Ca tombe bien la team PMU a rdv ce matin pour aller faire un tour en buggy dans le désert, nous étions invités mais nous avons dû décliner pour cause de timing trop short par rapport à l’avion. Nous allons quand même au rdv pour remercier le staff et saluer tout le monde. Ensuite on va s’envoyer un petit déjeuner au food court du Palazzo. On se dit (enfin surtout Salette) qu’on aurait pu rester plus longtemps au cash du Flamingo finalement…
Bon ben voila, check out du Palazzo, taxi pour l’aéroport McCarran en passant par le Strip pour un dernier coup d’œil sur ses hôtels et retour Marseille.
Ce fut vraiment un séjour inoubliable en tous points de vue. Je me suis régalé et j’ai vraiment hâte d’y retourner. Et ça, ceux qui y étaient déjà allés m’avaient prévenu : une fois que tu es allé à Vegas, tu sais que tu vas y repartir un jour
. C’est le paradis du joueur de poker, surtout quand tu y vas tous frais payés et que tu as la chance de revenir plus riche que quand tu y es parti.
Un grand merci à Salette pour m’avoir accompagné, soutenu, conseillé toussa toussa. Et merci à vous pour m’avoir lu